Religions et philosophie à l’école, à l’ombre du pacte scolaire ?

Colloque sur la laïcité – 27 avril 2010

par François De Smet
Philosophe
Collaborateur scientifique au centre de Théorie politique (ULB)

Mesdames et messieurs,

Chers amis,

Mon intervention sera nécessairement brève. Je voudrais donc la centrer sur deux points, en essayant de rebondir sur ce qui vient d’être dit. D’abord, je voudrais rappeler en deux mots la situation actuelle, découlant du pacte scolaire, de l’enseignement de la religion et de la philosophie à l’école. Je voudrais ensuite dire pourquoi cette organisation montre ses limites au regard des enjeux qui sont les nôtres aujourd’hui. Je voudrais enfin proposer, dans le cadre actuel, la manière dont nous pourrions améliorer les choses dans le cadre actuel, et formuler une proposition qui cadrerait avec les perspectives possibles.

La situation actuelle

La situation, vous la connaissez, grosso modo, l’enseignement officiel est tenu d’organiser un cours de morale ou d’enseignement prosélyte de l’une des religions reconnues, alors que l’enseignement libre doit, lui, organiser un cours de religion lié à son orientation. Ce qui est intéressant, naturellement, c’est de se demander si l’organisation légistique actuelle permettrait de planifier autrement l’enseignement des questions philosophiques et religieuses.

La question des cours philosophiques est bétonnée, comme on dit, dans la Constitution elle-même, ce qui assez rare pour être souligné s’agissant d’une modalité d’organisation scolaire, et ce qui montre donc à tout le moins la sensibilité du sujet. L’article 24 énonce que les Communautés offrent le choix entre un cours de morale et un cours de religion reconnue. Deux interprétations existent à partir de là : selon la première, l’organisation de ce cours est obligatoire. La Communauté française a clairement opté, depuis longtemps, pour cette voie d’interprétation, qui est d’ailleurs celle héritée du Pacte scolaire de 1958. L’article 8 du Pacte scolaire prévoit en effet, je cite « dans les établissements officiels ainsi que dans les établissements pluralistes d’enseignement primaire et secondaire de plein exercice, l’horaire hebdomadaire comprend deux heures de religion et deux heures de morale. Dans les établissements libres subventionnés se réclamant d’un caractère confessionnel, l’horaire hebdomadaire comprend deux heures de cours correspondant au caractère de l’enseignement. ». En outre, le décret sur la neutralité de 1994, comme pour lever toute ambigüité, établit que la fréquentation des cours de morale et de religion est obligatoire.
Toutefois, une autre interprétation de la Constitution est possible, celle qui poserait que, si l’organisation de ces cours est obligatoire, leur fréquentation ne l’est pas ; la Communauté flamande a utilisé cette interprétation pour supprimer l’article 8 du Pacte scolaire en prévoyant des possibilités de dispense des cours philosophiques. Bref, une voie décrétale existe pour combiner la facultativité des cours philosophiques actuels, par exemple avec l’organisation d’un  cours obligatoire et commun de philosophie et d’histoire des religions, même si elle n’aurait évidemment pas la même force qu’une révision constitutionnelle.

Nécessité de la philosophie et des religions à l’école

Mais avant cela, il faut d’abord expliquer pourquoi un tel cours est important, et pourquoi le système actuel montre ses limites. Le débat récurrent sur la philosophie à l’école déchaîne les passions mais sans jamais aboutir ; et pourtant, et je voudrais le dire avec une certaine gravité, c’est un élément capital pour le vivre ensemble, bien plus important même que des éléments plus visibles et plus passionnels que sont le voile ou la burka, qui aussi dérangeants qu’ils puissent paraître sont avant tout des symptômes. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas légiférer en la matière en termes d’autorisation ou d’interdiction ; mais il faut garder à l’esprit que ce qui est le plus important n’est pas forcément ce qui se voit – et donc ce qui nous dérange le plus – mais c’est ce qui se passe à l’intérieur des têtes, car c’est ce qui se passe à l’intérieur qui produit ce qui se voit à l’extérieur ; Si vous voulez lutter à la fois contre le racisme et contre le repli identitaire, il ne faut pas se contenter de mesures d’autorisation ou d’interdiction de signes ; il faut s’intéresser aux causes qui poussent à se revêtir de signes ou à les rejeter, il faut forcer les mélanges et les rencontres, et les occasions pour les uns et les autres de connaître mieux la religion ou la conception philosophique de son voisin. Sinon on peut se faire plaisir un temps, on peut croire qu’on remporte une victoire, mais on perd la bataille des idées parce qu’on se contente de braquer les positions et qu’on ne se donne pas les outils utiles pour faire évoluer les mentalités. Aujourd’hui, faire évoluer les mentalités, notamment celle qui fait en sorte que l’attachement à une religion est ressenti comme si fort qu’il doit prévaloir sur tout le reste, cela reste très difficile parce que nous avons un enseignement qui empêche structurellement cette rencontre, puisque le seul cours dédié spécifiquement aux questions essentielles est un filtre qui sépare les élèves selon leurs convictions ou celles de leurs parents.

D’abord, en effet, la plupart des élèves de rhéto sortent de l’école sans aucune notion de philosophie ou d’histoire de la pensée, ce qui est pratiquement unique en Europe et constitue déjà un scandale ; en effet la philosophie n’est pas un contenu, c’est une boîte à outils qui aide au décentrement, à la comparaison, à la nuance, à l’empathie et à l’écoute du point de vue de l’autre – et on voit à quel point on peut parfois en manquer. Mais en plus, l’organisation actuelle des cours de religion et de morale établit un processus unique de différenciation des élèves, en scindant la classe durant le seul cours portant précisément sur les questions essentielles. Le seul espace scolaire, au-delà des matières traditionnelles, réellement propice à la rencontre des opinions, des cultures et des confessions, n’est à l’heure actuelle qu’un filtre qui sépare les élèves se fréquentant en permanence pour les regrouper en fonction de leur appartenance spirituelle ou laïque, ou celle de leurs parents. La question qui se pose, en ces temps où les thèmes de la religion et de laïcité battent leur plein, est donc de savoir s’il ne serait pas temps d’ouvrir les yeux et de voir enfin, au-delà de structures héritées du 19ème siècle, la situation comme elle est : un système paradoxal où, au nom de la pluralité, au nom de la pluralité on isole les cultures « dans leur coin », de manière hermétique, à l’heure où plus que jamais la rencontre des civilisations et des peuples est nécessaire… et où après on se plaint que, comme par hasard, des gouffres séparent les conceptions culturelles des uns et des autres.  Naturellement, cette structure n’empêche pas de nombreux enseignants de morale et de certains religions d’organiser des passerelles, et de s’efforcer d’aborder leur cours de manière ouverte et plurielle. De tels échanges s’inscrivent évidemment dans la bonne direction. Toutefois, de telles plateformes, de telles actions ne constituent somme toute qu’une réaction censée mais résiduelle au cloisonnement des cours philosophiques. Je voudrais insister sur cette question du cloisonnement, car c’est là un écueil majeur ; on aura beau démontrer avec toute la sincérité du monde que les cours de morale et de religion ont des programmes ouverts sur le monde, modernes, voire composé de passerelles, rien ne justifie, aujourd’hui, le cloisonnement et la séparation des élèves. Je pense même que cette séparation fait des dégâts ; comment voulez-vous que les adultes de demain comprennent et s’intéressent à la religion ou à la conviction de l’autre, ou puissent comprendre la nature et l’intérêt de la laïcité si, enfants et adolescents, ils n’ont pas eu d’occasion d’en avoir ne serait-ce qu’un aperçu ? Chaque cours cloisonné où les catholiques parlent aux petits catholiques, les musulmans aux petits musulmans, etc. sont autant d’occasions manquées de désarmer des bombes identitaires.

Proposition

Dans ce cadre, quelle proposition pourrait-on formuler ? Un cours qui supprimerait ce cloisonnement et proposerait, au bénéfice de tous les élèves, un bagage philosophique et spirituel commun. Un tel cours nouveau devrait non seulement être commun, c’est-à-dire accepter de mélanger les élèves, mais intégrer une double facette : philosophie et histoire des religions.

Pourquoi de la philosophie ? L’apport prédominant de la philosophie ne réside pas dans son contenu épistémologique, mais dans les outils de réflexion qu’elle propose. Il ne s’agit pas d’apprendre à penser, ni de donner un simple cours de contenu sur Platon ou Aristote, mais d’enseigner à manier des concepts, à examiner les choses de manière analytique ou synthétique, à proposer des grilles de lecture, bref à utiliser de manière générale et intellectuelle des méthodes que l’on retrouve dans bien d’autres domaines, à commencer par les mathématiques, les sciences sociales ou physiques. C’est dire qu’un peu de philosophie ne peut faire de tort à personne. Dans une société en manque de repères, dominée par l’immédiateté de l’information, la compétitivité et la globalisation des messages, offrir aux jeunes adultes toutes les clefs possibles pour se construire une personnalité en accord avec leurs aspirations personnelles et la complexité du monde est essentiel.

Pourquoi des religions ? Si l’apprentissage de cette philosophie s’accompagne d’une initiation à l’histoire des principales religions et doctrines spirituelles, on franchit en plus un cap primordial en termes de contenu. Fournir des outils est une chose ; ouvrir au monde en est une autre. L’homme a toujours eu besoin de repères qui le dépassent, d’un horizon à l’avant-plan duquel il peut se figurer, d’un ciel rempli d’étoiles qui soit pour lui autre chose que le vide de l’espace. Même d’un point de vue athée, cette spiritualité est respectable et est une composante essentielle de notre humanité. L’histoire des êtres humains est indissociable de celles des idées, cultes et idéologies dans lesquelles ils se sont investis au cours des siècles. Pour cette simple raison, pour mieux nous connaître, l’histoire comparée des religions est un complément indispensable à la philosophie. La différence avec le système actuel, c’est qu’au lieu d’avoir un enseignement d’une religion destinée à un groupe de croyants au sein de l’école, vous auriez l’enseignement d’un bagage commun sur toutes les religions destiné à tous les élèves ; moi je pense qu’un monde où chaque élève, à 18 ans, saurait ce que c’est que l’Évangile, le Yom Kippour ou les cinq piliers de l’islam serait un monde où les tensions identitaires seraient moins fortes et dans lequel, à la fois, les religions feraient moins peur et où l’idée de laïcité serait mieux acceptée et mieux comprise. Tant que la laïcité sera synonyme de croisade antireligieuse, et non comme principe de coexistence qui supplante les religions mais ne les détruit pas, on restera dans le mur. Il existe un bagage spirituel et philosophique commun de l’humanité, et je pense que l’aborder à l’école est un bon moyen que les petites identités religieuses ou culturelles ne servent pas de refuge identitaire plus tard, au point de devoir prévaloir, dans le chef de certains, sur tout le reste. Pour le dire autrement, je pense qu’un cours commun de philosophie et d’histoire comparée des religions permettrait non seulement de réduire le besoin et les marques de repli identitaire, mais qu’il permettrait aussi de faire baisser la tension autour de ces questions. Imaginons les débats d’actualité, imaginons les préjugés qui pourraient être ainsi démontés, à un âge où l’esprit critique se forme de manière décisive ! Un tel cadre ne constituerait-il pas une meilleure prévention contre les petites intolérances de tous les jours qui se trouvent aiguisées dans le climat actuel ? Ne serait-il pas d’une haute valeur pédagogique pour toute une classe de pouvoir discuter avec un professeur de religion musulmane au sujet de ce que les uns et les autres ressentent sur le port du foulard, l’Irak ou l’après 11 septembre ?

Le débat, en secondaire en particulier, est épineux. Surviennent tout à coup des problèmes aigus de coûts (comment financer un cours ex nihilo ?), de contenu (philosophie, histoire des religions, citoyenneté ?), de méthodologie (en lieu et place ou en sus des actuels cours dits philosophiques de morale et de religions ?) et, naturellement, d’opportunité (« est-ce vraiment le moment de parler de tout ça ? »). Tous ces écueils sont sérieux et constituent autant de barrages. Mais ils ne me paraissent pas insurmontables, tout étant in fine une question de volonté politique. Concrètement, comment pourrait-on les surmonter ?

Concrètement…

Je l’ai rappelé d’entrée, la Constitution rend obligatoire l’organisation de cours philosophiques, et le Pacte scolaire actuel rend obligatoire leur fréquentation ; si on veut modifier les choses sans aucune modification légale, il n’y a que deux alternatives. La première, c’est celle d’un cours qui s’ajoute à la grille-horaire, et c’est une alternative tout simplement vaine puisque tout débat proposant d’ajouter simplement un cours à l’horaire actuel se heurte frontalement à la réalité budgétaire : il est impossible d’ajouter un cours sans en supprimer un autre. Et d’ailleurs quand bien même serait-ce possible que, légitimement, de nombreux cours candidats surgiraient pour occuper la place ainsi vacante – il n’y a pas que de philosophie que l’on manque en secondaire. La seule autre solution légalement neutre c’est de proposer des modules d’échanges, par lesquels les élèves fréquenteraient, ensemble un module composé des différents cours de religion et de morale, par lesquels les passerelles organisées par certains professeurs deviendraient, dans les faits, la pratique usuelle et non plus l’exception. Ce n’est pas très satisfaisant du point des vue des objectifs, mais ce serait mieux que rien, et de toute façon mieux que la situation de départ. C’est une telle idée qui avait surgi lors de la dernière législature.

L’autre possibilité est d’accepter l’hypothèse d’une modification législative. Au risque d’être sacrilège, en effet, il faut rappeler que le Pacte scolaire n’est jamais qu’une loi. Les lois, les décrets, les ordonnances, ne sont pas des vérités en soi ; ce sont des outils qui peuvent être utilisés pour changer une situation. Les Flamands ont modifié le pacte scolaire pour rendre les cours philosophiques non obligatoires dans certains cas, et le monde ne s’est pas écroulé. Je pense que, à moins de modifier la Constitution – ce qui serait ma préférence personnelle mais qui est l’option la moins réaliste –  il pourrait à tout le moins être souhaitable de réfléchir à un modèle où un les cours d’endoctrinement religieux et de morale sont facultatifs, en-dehors des heures de cours et organisés si et seulement si les parents le souhaitent, alors qu’on organiserait un cours obligatoire et commun de philosophie et d’histoire comparée des religions. Et cela, c’est possible sans modifier la Constitution et en aménageant le pacte scolaire.

Les difficultés pratiques ne sont pas insurmontables ; par exemple, s’agissant des ressources humaines, un tel cours n’implique pas de remettre en cause les enseignants de ces cours, bien au contraire : ils constituent justement une ressource unique que nous exploitons bien mal. Puisque la tenue des actuels « cours philosophiques » a le mérite d’offrir un panel extrêmement riche de ressources humaines. Les actuels professeurs de religion et de morale seraient les mieux placés pour donner ce cours commun de philosophie et d’histoire comparée des religions, qui pourrait constituer une merveilleuse plate-forme des cultures et des confessions.

En conclusion, je voudrais dire que ce que les différents débats sur la laïcité, le foulard et autre démontrent, c’est que nous sommes en train d’assister aux limites d’un modèle qui a vécu. La diversité, aujourd’hui, ce n’est pas de laisser les particularismes se développer dans leur coin et de ne se heurter que lorsque les problèmes perturbent notre cadre visuel dans l’espace public. Dans une conception laïque, une religion, une conception particulière de la vie peut évidemment être enseignée par des parents, dans un cadre privé. Mais si la société veut continuer à porter un message global, si on souhaite que l’école ait toujours une fonction d’intégration et de mixité sociale et culturelle, il faut être cohérent et reconnaître qu’il y a à tout le moins une contradiction à réclamer d’un côté que l’enseignement soit aseptisé de toute marque vestimentaire d’un culte ou d’une conviction, mais de l’autre côté continuer à trouver normal que l’enseignement prosélyte de ces mêmes convictions et religions trouve sa place au sein même de l’école. Il va bien falloir tirer les conséquences des principes que nous défendons lorsque sonne l’heure des choix, et ne pas se contenter de combattre ce qui nous semble le plus visible et donc, le plus facile. Quel que soit le flacon, l’enseignement de la philosophie et des religions, à tous les élèves sans distinction, constitue l’un des meilleurs moyens d’ouvrir les esprits de ceux qui, demain, seront les acteurs et les bénéficiaires du vivre-ensemble. La laïcité, cela ne doit pas simplement s’exhorter, se proclamer ou se décréter : cela doit aussi, et surtout, se prévoir.

Je vous remercie.



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1 réponse

  1. L’enseignement de la religion n’est pas plus prosélyte que celui de la laïcité, tout dépend des profs et des inspecteurs, mais les programmes (en tous cas celui de religion catholique) dit bien que c’est un cours qui se distingue de la catéchèse, qui se vit en paroisse, et n’a pas pour but de convertir les élèves. Les élèves ne sont pas préparés aux sacrements dans le cadre du cours de religion, alors qu’en morale, ils sont (parfois ?) préparés à la « communion » laïque, et ceux qui n’y participent pas se font mal voir, dans certaines écoles.
    Les cours de religion travaillent « l’intelligence de la foi » et amènent les élèves à s’interroger sur leurs convictions, à en voir ou non le bien fondé.
    Je suis tout à fait d’accord avec l’idée d’une présentation des religions par les actuels profs qui présenteraient la religion qu’ils enseignent. Cela permettrait de sauvegarder l’emploi, et d’avoir une présentation objective par un spécialiste qui connait la religion de l’intérieur (personne n’est neutre) et est plus crédible pour ceux qui partagent ses convictions. Il aurait l’occasion de répondre aux questions de tous les élèves. Est-ce envisageable dans le cadre législatif actuel?
    Il est déjà possible de rassembler élèves et profs pour des cours ou projets communs, mais certains (de la FAPEO notamment) s’y opposent. Pourquoi? C’est l’occasion d’entendre les uns et les autres et d’apprendre à mieux se connaître.
    J’ai vu la réalisation des élèves de 3P à l’IPES de Huy, et ai eu les échos des profs. Au départ, les élèves étaient réticents car les différentes communautés s’acceptaient mal, mais ils ont été enchantés d’avoir pu découvrir une autre culture et les différentes religions. TB travail d’ouverture à l’autre, à encourager
    En France, suite aux attentats, certains souhaiteraient réintroduire un enseignement religieux à l’école … Il est important de bien connaître les fondements de sa religion pour ne pas se laisser entraîner dans l’intégrisme ou suivre le 1er gourou venu.

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