Investir dans le nouveau nucléaire


Le nucléaire “ancienne génération » comporte des défauts et des risques, comme toute technologie, et l’objectif d’en sortir à moyen terme ne fait plus guère débat. Même si, à moyen terme, il faudra prolonger nos deux réacteurs les plus récents de vingts ans et non plus seulement de dix comme décidé par la Vivaldi.

Néanmoins, dans un monde où il faut choisir entre sauver la planète des conséquences catastrophiques et imprévisibles du dérèglement climatique et une gestion des risques calculée, le nucléaire constitue le seul outil d’amortissement du choc que va représenter la sortie des énergies fossiles.

Il est donc temps de sortir de l’emprisonnement idéologique anti-nucléaire dans lequel stagne notre pays depuis la loi de sortie de 2003. La question du nucléaire va devenir une nécessité imposée par l’agenda social et économique ; mais les chantiers qu’il exige demande une vision à vingt ou trente ans qu’il faut donc démarrer avec des choix dès maintenant. Un parc nucléaire demande une mise en place sur 20 ans. Les tergiversations, les allers-et-retours et les bagarres perpétuelles, qui freinent l’innovation sur le sujet, doivent d’urgence être mis de côté : il nous faut une planification sur 25 ans, et qui engagera plusieurs gouvernements.

Certes, dans l’immédiat, il convient de prolonger les deux réacteurs les plus récents, et ce pour 20 ans et non 10.

Mais il faut surtout, et rapidement, investir dans le nucléaire nouvelle génération. Celui-ci est plus facile, plus sûr et produit moins de déchets. Il pourrait également permettre d’utiliser moins d’uranium. Les 100 millions d’euros prévus en recherche sont à l’heure actuelle une ligne dans un budget, dont on ne sait guère comment ils sont et seront utilisés. Il faut mettre le turbo et être aptes à sortir ces nouvelles centrales à l’horizon 2040. Les projets existants, comme le programme ITER ou les SMR (petits réacteurs modulaires), font partie de cet avenir.

A l’instar de la Chine, qui travaille actuellement à une centrale de 4ème génération sur base du thorium et de la fonte des sels, mais aussi de plusieurs pays européens, la Belgique doit devenir pionnière du nucléaire nouvelle génération, et devenir une force d’impulsion européenne. Notre pays doit ainsi mobiliser ses moyens publics et privés et ses ingénieurs afin, demain, d’être non seulement une nation experte du démantèlement des anciens réacteurs, mais une nation experte des nouveaux. L’Union européenne doit mutualiser ses efforts de recherche et de développement sur le nucléaire de 4ème génération en vue de garantir son indépendance énergétique future, dans un monde où elle devra se passer à moyen terme de pétrole et de gaz.

Engagements:

Prolonger les deux réacteurs les plus récents Doel 4 et Tihange 3 de vingt ans au lieu de dix

Investir et se spécialiser afin de faire de la Belgique un acteur-clef du nucléaire de nouvelle génération

Impulser, autour d’Euratom, une mutualisation des forces des pays de l’UE afin de rendre celle-ci autonome sur le plan nucléaire 4ème génération



Catégories :DéFI

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