Il y a quelque chose d’hystérique au Royaume de Belgique

Billet radio pour la Première (RTBF), 30 avril 2013 

femen1.jpg.h600Ce 1er mai, plusieurs partis politiques et syndicats fêteront le travail en se rassemblant, en martelant virilement leurs positions et en se jetant à la gorge de l’adversaire idéologique. Comme chaque année ce sera un festival rouge et bleu de lutte des classes en carton-pâte, de brames printaniers et d’hormones partisanes. Montrer l’autre du doigt ne sert pas seulement à faire parler de soi ; c’est le meilleur moyen de se définir. On se détermine souvent par différenciation par rapport à l’ennemi, par rapport à ce que l’on n’est pas. Et en ces temps troublés, où les lignes bougent en permanence, cela s’avère même plus facile que d’expliquer qui on est.

Le problème, c’est que dans ce monde de chaos le rapport de forces devient la forme de communication prédominante. L’important n’est plus de parler à l’autre, au risque de changer d’avis, mais de s’affirmer, sans laisser de brèche. Et cela, c’est une évolution générale propre au débat sociopolitique de notre pays : au-delà des prises de position, nous sommes entrés dans une période d’autisme à peu près généralisé. On s’invective, on se victimise, on rassemble son camp. Et on ne s’écoute plus.

Prenez les Femen à l’ULB. Comment se sont-elles fait connaître ? En attaquant l’un de leurs ennemis idéologiques à grands renforts de poitrines et d’eau bénite. En créant l’événement autour d’une conviction forte ; pas en débattant avec lui, ni en revenant s’expliquer sur les plateaux télé. Quelle que soit la cause, le fait de rompre l’ordre public à coups de chahuts ou de tartes à la crème devient la norme pour affirmer quoique ce soit… et surtout pour ne pas avoir à se justifier. La virulence comme masque du vide d’arguments. Un syndrome « burqa blabla » : surtout ne pas s’abaisser à l’argumentation et à la contradiction ; on risquerait de se remettre en question. Puisqu’on se définit en invectivant l’autre, pourquoi prendre le risque de réduire la distance qui nous sépare de lui en dialoguant ?

Monseigneur-Léonard-et-Femen

Car c’est bien l’anathème qui crée l’info. Qu’est-ce qui garantit le buzz à tous les coups ? Les propos qui stigmatisent un homme, une femme, une identité,  un groupe idéologique, et donc qui rassurent en recréant un sentiment d’unité sur le dos de ce qu’on cible. La recette ? Prenez un fait divers, si possible teinté de sexisme, de racisme, d’antisémitisme ou de religion, si possible mettant en scène un personnage – au hasard, un météorologue connu qui dérape sur Facebook – et lancez-le sur les réseaux sociaux. Servez-vous des pop-corn et regardez les camps s’affronter. Voyez le peuple déverser sa haine de l’étranger dans les forums des journaux ; voyez les minorités se victimiser et crier au racisme à chaque anecdote ; voyez la meute se déchaîner en invectives sitôt qu’un fait divers la conforte dans ses préjugés. Bonne chance pour mettre ensuite sur le tapis les quartiers ghettoïsés et les jeunes sans espoir qui se voient contraints de choisir entre un matérialisme bling-bling débridé et le repli sur soi identitaire. Bonne chance pour parler de la dualisation effroyable de la capitale entre quartiers trop homogènes. Bref, bonne chance pour apporter quoique ce soit qui ressemble à de la nuance, de l’explication, de l’intelligence. Trop compliqué. On ne vous écoutera plus. Tout ce qui comptera dès que vous ouvrirez la bouche c’est : dans quel camp êtes-vous ?

Soyons clairs : la radicalisation des positions est vieille comme le monde. Ce qui est propre à notre ambiance actuelle est plutôt une forme d’autisme : les arguments glissent sur la peau des interlocuteurs. Ils ne pénètrent plus. Nous voyons se succéder des débats opposant des individus qui entrent dans la discussion résolus à ne pas changer d’avis – d’où l’impression de tourner en rond qu’offrent de plus en plus les débats publics ou télévisés. Les protagonistes n’essaient pas de se convaincre les uns les autres, ils cherchent à matraquer leur point de vue vers le spectateur et à mettre l’adversaire au tapis par la grâce d’une formule mouchetée.

Dès lors, l’espace démocratique se transforme chaque jour un peu plus en rapport de forces. On renonce de facto au dialogue, parce qu’on craint d’y diluer son identité ou de faire aveu de faiblesse. Si les Femen font des actions coups de poing et refusent d’en débattre ensuite, c’est parce que, de leur point de vue, ce qu’elles revendiquent ne se négocie pas. Elles n’imaginent pas pouvoir faire évoluer Monseigneur Léonard sur ses positions rigoristes, donc pourquoi se fatiguer à parler avec lui ?

Par cette polarisation, notre espace médiatique est devenu le lieu d’une tragédie. Cet espace exige de nous de poser et défendre des points de vue fermes et consistants. C’est ainsi que les spectateurs vous offrent le crédit de la consistance et de la compétence. C’est ainsi que les électeurs vous offrent le crédit de la confiance. C’est le fait d’incarner une direction qui force le leadership, pas le fait d’en douter. Etre sûr de soi et dominer l’autre. Ne jamais se permettre la faiblesse d’ouvrir la garde par un « je vais réfléchir à ce que vous dites ». Et si possible interrompre l’autre pour couper son élan et sa légitimé. Bref c’est l’intransigeance qui force le respect…

Or – et là réside la tragédie – l’intelligence véritable, elle, réside dans le doute. Socrate résumait tout par « Je sais que je ne sais pas ». Descartes expliquait par son cogito que c’est par le doute que l’esprit se met en état de se demander s’il pense, et donc d’en déduire son être. Nous devrions avoir des débats où les individus s’écoutent, font évoluer leur positions, et s’ouvrent à la possibilité de changer d’avis sans être pris pour des faibles. Nous en sommes à des années-lumière ; malgré – ou à cause – de l’omnipotence de nos moyens de communication, la démocratie du 21ème siècle se réduit à un espace public où domine le spectacle du rapport de forces. Le consensus et l’écoute, certes, n’ont rien de sexy, comme on dit. Modus vivendi : plus personne ne veut réellement dialoguer mais tout le monde fait comme si. Cela valorise nécessairement l’émotion et le show. Et ça, en revanche, c’est sexy.

Heureusement Arnaud… il nous reste la radio. Franchement, ce n’est pas dans le studio de la Première qu’on verra débarquer des militantes aux seins nus ou armées de tartes à la crème (ou les deux, ce serait intéressant). Ça ne servirait à rien. La radio, c’est le dernier sanctuaire, à l’abri de la dictature de l’image propre à la télévision, du règne du buzz propre au web. Il ne peut rien s’y passer, comme le disait Marc Moulin. Rien de tel pour se forcer à écouter, rien de tel pour ne pas être interrompu. Peut-être bien, en fait, que le dernier refuge du débat et de la nuance est ici.

Merci à l’Oeil.



Catégories :Chroniques Radio

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10 réponses

  1. J’adore les débats, mes soirées libres se passent à l’écoute de ceux télévisés, les autres à débattre pour de vrai … Ainsi que vous le dites il devient difficile d’entendre le propos des interlocuteurs sur les chaînes, chacun s’évertuant à parler plus fort que l’autre … Chez soi aussi, nos convictions semblent tellement fortes que même à l’écoute de l’autre on ne l’entend pas … Serait-ce le résultat d’une société basée sur la compétition, l’individualisme ? Possible …

  2. Je ne suis pas sûr que ce soit propre à la Belgique et à notre époque ni que la radio soit vraiment toujours épargnée mais pour le reste je plussoie! 🙂

  3. Une fois de plus, vous avez mis le doigt sur quelque chose que je n’avais fait que pressentir, une sorte d’irréfutabilité systématique dans de nombreux discours publics.
    Mais tant que je vous ai sous la main, j’aimerais vous demander si selon vous, cette tendance est liée au climat de crise, et aux antagonismes et à l’incertitude qui en découlent, ou plutôt au paysage médiatique de cette décennie ; beaucoup de sources d’information différentes, très rapides, les petites phrases relayées immédiatement, la possibilité de commenter sur de nombreuses plateformes, le relatif anonymat qui nous est laissé… J’ai l’impression que les gens se construisent une forteresse idéologique face à l’infinité des opinions qu’on peut trouver sur toutes ces plateformes, pour éviter de se retrouver noyés dans une sorte de relativisme ; une nouvelle (?) forme d’identification.
    Merci en tout cas pour cet éclairage.

    • @Alexandre K: Merci pour votre message. On pourrait en effet considérer qu’il y a un jeu de vases communicants: plus le monde du dehors, avec des médias qui nous apportent tant d’infos que c’est à nous de les choisir, nous paraît chaotique et ardu à intégrer, plus on se réfugie dans des pensées-slogans toutes faites, simples et protectrices… à creuser. Bien à vous, FDS

  4. La propagande désigne un ensemble d’actions psychologiques effectuées par une institution ou une organisation déterminant la perception publique des événements, des personnes ou des enjeux, de façon à endoctriner ou embrigader une population et la faire agir et penser d’une certaine manière.

    Les techniques de propagande modernes reposent sur les recherches conduites dans le domaine de la psychologie, de la psychologie sociale et dans celui de la communication. De manière schématique, elles se concentrent sur la manipulation des émotions, au détriment des facultés de raisonnement et de jugement.
    Ah l’émotion et le fait divers, mamelles du peuple..
    Il s’agit en fait de propagande systémique.
    Effet moutonnier : cet appel tente de persuader l’auditoire d’adopter une idée en insinuant qu’un mouvement de masse irrésistible est déjà engagé ailleurs pour cette idée. Comme tout le monde préfère être dans le camp des vainqueurs que dans la minorité qui sera écrasée, cette technique permet de préparer l’auditoire à suivre le propagandiste

    Dans une grille des années 1950 exposée par J. M. Domenach la propagande suppose :
    1. la simplification et le choix d’un ennemi unique ;
    2. le grossissement et la défiguration des faits (ce qui ne signifie pas le mensonge systématique : moins la propagande risque d’être démentie et le trucage démontré, plus elle est efficace) ;
    3. l’orchestration dans la répétition des thèmes principaux ;
    4. la « transfusion » qui est l’emploi des mythes préexistants et affects collectifs mobilisés au service de la cause ;
    5. Le principe d’unanimité et de contagion : la pression conformiste du groupe sur l’individu.

    la propagande en temps de guerre ou en temps de paix

    1. Levier d’adhésion (virtue device) faire accepter une personne, une idée ou un parti comme « bon » en l’associant à des mots ou symboles «bons »
    2. Levier de rejet (poison device) : l’opération inverse avec des symboles du mal ou de valeurs détestées.
    3. Levier d’autorité (testimonial device) : récupérer le prestige d’un homme ou d’une institution ou exagérer la valeur exemplaire d’un cas pour faire approuver ou rejeter.
    4.Levier de conformité (together device) qui fait appel au poids de la masse des partisans ou à l’appartenance à une entité supérieure, pour obtenir l’adhésion

    Dans le k du Mr météo, que nous ne nommerons pas, nous sommes en plein dans un exercice de propagande, il conviendrait par ailleurs de se demander si son « agression » a véritablement eu lieu (pas de plainte, rien, pas d’ « agresseurs » sinon description vague … et clichés) dans ce « combat de beaufs sur l’autoroute » fait divers (s’il a v r a i m e n t eu lieu car aucune vraie trace de ce qui ressemble plus à un montage et manipulation tant elle est simpliste et binaire). Cet un exercice de propagande politique qui se rapproche (sans mise à feu) du système hit.ler (Incendie du Reichtag, accusé-coupable tout trouvé, etc.. suppression du parlementarisme..)

    Il conviendrait plutôt de se demander pourquoi un peuple occidental sensé être éduqué, ne l’est absolument pas. LA est la question, surtout après le nazisme. Comment se fait-il que l’on n’a jamais dans ce pays, eu une éducation s é r i e u s e à la rationnalité, rhétorique, du vouloir s a v o i r et penser, l’histoire du 20è siècle belge et son omerta généralisée, ses rumeurs, ses profiteurs de brouillard, etc.? Qui cela servait-il et qui cela sert-il encore? Ah que de cadavres dans ce petit placard… chuuuuut.
    Il ne fait a u c u n doute que si l’on voulait v r a i m e n t un peuple libre et lettré, cela se saurait. Or, c’est bien le contraire. Allumettes et pyromanes qui se plaignent de l’incendie.

  5. D’autre part, la « victimisation » communautariste et ethnicisante (c’est la lutte…des tribus et des clans) (position victimaire de chacun, dans un monde atomisé) repose sur la personnalité faible si pas vide et n’est qu’une forme larvée de fascisme.
    La « victimisation » des uns contre les autres sert et structure le fascisme sans aucun doute.
    L’individu incertain n’est jamais autonome (dangereux pour le système capitaliste et tous ses p u i s s a n t s et multiples artefacts, utilisant massivement la s é d u c t i o n, ressort hystérique du narcisse) et est machinalement automatisé, ainsi que privé de vie. Sommé d’être une bête de somme conformiste extrême, vidé et nié de sa substance, il obéit et a perdu le Nord. Oh bien sûr, il se sent mal car la négation et la polarisation de soi-même mène inéluctablement au malaise identitaire. L’hystérie, c’est cela.
    L’émotion est pourtant un ressort qu’utilisent les politiques belges, en particulier. Le contact (cyniquement populisant) avec le peuple se fait par l’émotion, le larmoyant fait divers, le « parler peuple » (médiocrité sémantique tous azimuts, médiocrité, médiocrité du conformisme crédule, bétifiant et bassesse marchande). Puérilité encouragée et disons « Ayez peur, nous vous comprenons ». Des slogans de boutiquiers qui parlent « peuple » (un mépris cynique du peuple en fait) et qui créent un réel malaise.

    Les IDENTITAIRES s o n t meurtriers. En patriarcat explicite (Tchétchénie ou Maghreb ou ailleurs) ou implicite comme en Belgique, en capitalisme féodal très oppressant et violent, les êtres sans identité sont des êtres qui d’abord n’ont jamais été reconnus dans leur enfance, des êtres écrasés dès leur enfance. Manipulés, utilisés… réifiés.Ou alors réifiés par un système extrêmement et maladivement mercantile. Tout est machinal, automatisé, conformiste et o b j e t (vos organes, votre santé, votre droit de vivre en obligation de travailler, ach détourner la libido sur l’utilitarisme du travail devenu culte,produit inéluctablement de l’hystérie qui mène tout droit au nazisme, cela se s a i t et cependant, il semble que c’est bien cela que l’on veuille) Le résultat est toujours le même. Perversité (lâcheté, silence intérieur malsain et silence extérieur convenable et convenant). Violence.Rien de neuf. On connaît la suite (histoire du 20è siècle).
    En ce qui concerne l’émotion (encore inférieure au sentiment et pire, négation de la raison, de la rationnalité adulte), la Belgique est unique en ce sens en Europe. Reposant sur un poujadisme larvé ou explicite, encouragé par ailleurs par tous. Ignorance (illettrisme soigneusement entretenu et mis en place dans ce plat pays à l’encéphalogramme exclusivement en tiroir-caisse) et hystérie vont de pair. Les effluves de cette méthode se font sentir de plus en plus fort, résultat de plus de 60 ans d’hypocrisie et de fausse « coolitude » (laissez-aller du système pour t o u t ce qui concerne en réalité les droits de l’individu et structuration sans hésitation et volontaire d’un mercantilisme défendu et protégé envers et contre tous, fiscalité de type féodal délibérée), et de vraie violence cynique de son système, encourageant la désintégration de l’humain dans un conformisme extrêmement violent par sa systématisation extrême en Belgique. (brique dans le ventre que l’on martèle comme s’il s’agissait d’une vérité biblique, alors qu’il ne s’agit que de commerce de bas étage et de propagande pour moutons décérébrés, si tu n’as pas-tu n’es pas, tu n’es pas « normal » en basse terre de conformisme tout étriqué.., tout est propagande pourtant v i s i b l e à l’oeil nu..) Quoi? Hystérie? Mais bien sûr, et c’est un « bonheur cynique et pervers » de voir enfin aboutir ce système où l’on voulait qu’il aille.

    Les mots pour le dire, les maux sont là et n’ont jamais été soignés (que ferions-nous de vrais individus matures et autonomes et lettrés, je vous le demande?)

    Connaissez-vous les expériences du Dr. Ash (années 50 ou 60 si je ne m’abuse)? AVANT celle de Milgram..

  6. J’aime beaucoup votre texte. Je savoure les expressions très justes telle la « lutte des classes en CARTON-PÂTE » (en effet, en effet, tout est dans le décor.. 😉 ) Tous pour tous dans la même mare aux canards…
    Polarisation, mise en scène tellement primaire et qui sent le toc d’une droite qui fait semblant d’être complexée contre une droite qui s’affiche décomplexée…

    Spectacle de marketing,
    Vaudeville mercantile où le citoyen n’existe pas et est juste
    un v e a u de ville.

    Seul le consommateur existe. En politique aussi. Pas de tribuns ici, pas de philosophie, pas d’intellect, pas de raison, pas de culture, pas de savoir, pas de Res Publica, juste une fancy-fair ou kermesse locale (furieusement 19è siècle, nous avons nos Emma Bovary et nos pharmaciens Homer provinciaux et .. Simpsonniens). Foire aux boudins noirs et blancs. J’aime pas le boudin, que faire?

  7. A titre d’exemple, moi qui ne regarde p a s la télé (jamais ou quasi jamais, ayant bénéficié de l’avantage social d’un père qui éclairait ses enfants vers l’observation) et qui écoute plutôt la radio (non exempte de propagande non plus mais qui a l’avantage de permettre de prendre la d i s t a n c e nécessaire à la réflexion, battue à plate couture cependant par le l i v r e, bien entendu..), par hasard un dimanche, je tombe sur une émission rtbf r a d i o sur le chômage.

    Où cela dérape immédiatement, c’est quand elle ne se met à parler que du chômage… des j e u n e s, sombrant dans la propagande UE larmoyante( dans tous les sommets UE les Premiers de droite ou gauche larmoient tous – hypocrites – sur le chômage des jeunes, car les enfants dont on coupe le droit à une Education correcte et soins corrects, tout le monde s’en fout, les vieux dont on coupe les retraites et les soins de santé, tout le monde s’en fout, ainsi que les adultes coincés et sous pression, et menaces, tout le monde s’en fout). L’important, en propagande systémique est de b i e n fractionner les gens.

    Oui, le chômage des jeunes est un drame. Un seul intervenant (politique, je crois, qui m’a surpris par son honnêteté factuelle) au début signale des faits importants et structurels : 1. le chômage EST structurel en capitalisme (mot qu’il prononce alors que c’est un mot t a b o u) 2. Il rappelle qu’il y avait déjà 400.000 chômeurs en 1980 3. On trouve de l’emploi majoritairement par r é s e a u (euphémisme qui signifie piston et relations et népotisme) à 70%. 4. 30% seulement trouvent du travail par honnêteté et concours, hasard etc… 5. Il rappelle qu’il y a des chômeurs âgés ou adultes… , etc…Il ose dire.
    Belle entrée en matière qui laisse augurer d’un niveau de débat plus élevé.

    Hep, piège marketing! Hélas, il n’était qu’un « produit d’appel » (celui que l’on met en vitrine, à un prix déterminé, afin d’attirer le chaland.. afin qu’il rentre dans la boutique..) qui permet de comptabiliser les auditeurs.
    Cela ne dure que quelques minutes. Bien sûr.
    Il parle de la s u p e r s t r u c t u r e du système. Bon!
    Un homme évidemment tient un langage rationnel et factuel, crédible, dans son rôle traditionnel, dévolu par le patriarcat. Sérieux, quoi!

    Ensuite, vint une femme dans son rôle traditionnel.
    Evidemment on plonge dans le défaut belge si pathologique d’ EXPLICATION de l’INFRAstructure. (Superstructure = homme en parle mieux, Infrastructure = femme en parle mieux)

    Donc, intervient une dame c o m p a s s i o n n e l l e qui travaille dans le secteur et explique comme une bonne institutrice l’expérience, le pourquoi du comment(dame de charité aux bons sentiments à la J.J. Rousseau, si c’est pas malheureux, les jeuuuuuuuuuunes, les jeuuuuuuuuuunes, les jeuuuuuuuunes MAINTENANT – elle ne fait pas référence au capitalisme jamais, ni celui d’avant et celui de maintenant, elle est socio-truc, elle parle d’elle-même et des jeunes). Important cela, une femme, figure m a t e r n e l l e pour les bons sentiments qui comprennent les jeunes. Allô, maman qui m’aime.

    A partir de là, un « jeune » témoigne de ses difficultés financières entre autres. Le pauvre. Evidemment.

    L’émission s o m b r e dans le pathos, le discours dame de charité, l’édulcoré et s u r t o u t la mise d’oeillères sur le système lui-même. Outre un insupportable structuration de patriarcat implicite et ultra traditionnel que, m i n e de rien, l’on encourage (propagande conservatrice de f a i t) (femme gentille et expérimentée, homme rationnel et intelligent, jeune que l’on comprend et qu’on laisse parler sur son malheur et ses difficultés)
    Inutile d’écouter plus. Cela dérape dans le « gnangnan » si cher aux belges qui se voient Schtroumpfs habitant un village de Schtroumpfs frappés par hasard par un malheur (injuste) mais où Gargamel n’existe pas et n’est jamais nommé. Bref, toute une construction fantasmée et un exercice de v r a i e propagande (oeillères et limitation restrictive sentimentaloïde « on vous comprend »), opération psychologique destinée à entériner un système en fait.Prenez patience (40 ans de « prenez patience »), on pleure avec vous. Emotion, compassion, témoignages = propagande structurelle. Il n’y a pas d’information,juste de la communication. Du vide.

    J’ai changé d’émission tellement cette forme de propagande est insupportable. Et mensongère dans son essence, avec des buts de conformisme fermé par la jérémiade et l’émotion dans un système qui en fait est d’une violence extrême (on ne le dit jamais). Les précieuses ridicules sont à l’oeuvre.
    De surcroît, un conservatisme patriarcal dans sa structure même, qu’ailleurs en Europe, on n’ o s e r a i t même plus utiliser, sans scandale d’ampleur. Ici, l’on vend du conservatisme, de l’ émotion infra-structurelle, du traditionnel conformisme.

    Bref, de la soumission, de la non-pensée, forme très aboutie de la violence extrême contre soi-même.
    Surtout pas de savoir, pas d’information, pas de superstructure.

    Seulement de la domination, du fatalisme implicite. Ne pas voir. Ne pas informer pour ne pas analyser.

    De la c o m m u n i c a t i o n,sans plus, même pas, de la simple transmission du v i d e de toute substance intelligente ou intellectuelle. Ne pas p e n s e r. Certains sont même prêts à m o u r i r pour ne pas penser.

    De la propagande pour le système dont on doit supporter les quelques petites bévues dues aux « hasards et aléas » de la mécanique dont on scrute les vis et boulons défaillants sans jamais la regarder du haut en scrutant ses vices intrinsèques. Des fois que certains voudraient balancer cette machine pleine de vices par la fenêtre.

    Vous n’avez pas de pain? Comme on vous plaint, voyez comme on est gentil, vous pouvez nous faire confiance. Ne pensez pas.

    « Patience, on vous comprend, cela va se résoudre, bientôt tu n’auras plus mal ». On entretient le malaise, c’est important. Un malaise qui fera que soit, vous vous suiciderez (très fréquent en Belgique qui depuis des décennies bat des records de suicide en Europe et ce n’est pas un hasard, c’est une logique en soi) en indépendant ou bien vous vous suiciderez légalement accompagné par un gentil système compassionnel (euthanasie légale). Un système qui se débarasse des individus de toutes les manières possibles et imaginables. Jeunes, adultes ou vieux. L’important est qu’il le fasse avec une publicité « compassionnelle émotionnelle » toute enrobée de propagande faussement « libertaire » et vraiment liberticide. Vous n’avez pas de place ici si vous avez un cerveau.

    J’ai donc coupé l’émission en cours. Inutile de poursuivre. Et je suis passée à la France (où, entre autres, l’on prononce le français tel qu’il doit être prononcé, ce qui m’évite une fatigue des neurones obligés de traduire constamment le « français » mal parlé et surtout mal prononcé en Belgique vers le français correct, repos des neurones et enfin possibilité de les dédier au message à analyser et à la détection de la propagande).

    Détecter la propagande systémique est par ailleurs facile, car elle repose sur un simplisme facile à percevoir.
    1.Emotionnel (peur, tristesse, compassion, scandale, soupçon, ragots, etc, médiocrité) = toujours opération de propagande.
    Pour l’art subtil et sophistiqué de la propagande très élaborée, adressez-vous au Britanniques, maîtres en la matière car ils sont aussi ceux qui en furent les premiers inventeurs et grands créateurs.

    Les belges par contre, sont de tout petits enfants (adultes d’apparence seulement) bien pulsionnels.

    Marc Moulin et ses billets l u c i d e s manquent, terriblement.

  8. Encore une chose, tout à fait exacte que vous mentionnez très justement, est le système du « rapport de force ».
    Je gagne et tu perds. Je suis le plus fort.

    Ceci est patent dans les rapports quotidiens également. J’ai raison J’ai le dernier mot. Tout une population formatée au rapport de force (des milliers d’anecdotes à raconter, de plus en plus agressives par ailleurs, l’escalade.. pour des broutilles « j’en ai une plus grosse que toi, na ») est une population de tendance fascisante.

    Ce qui caractérise le fascisme est en effet, le rapport de force, le système v e r t i c a l, la domination et le patriarcat. i m p l i c i t e et structurel (que l’on retrouve partout, en particulier dans l’atroce pub; ou réclame bétifiante mais p a s seulement là) Outre la valorisation de la maternité, mère… la femme est une mère gentille (mythe et mythologie).

    C’est en cela que c’est très inquiétant. Les « combats de beaufs » prolifèrent, que ce soit chez les voisins, sur l’autoroute ( ;-)) véritable boulevard de la « plouquerie » qui, bien que phallocrate dans son essence, est assimilée et intégrée par les femmes qui pratiquent de même, ta vie pour ma place de parking (même dans les communes dites « aisées » où les ploucs prolifèrent tels des enragés narcissiques) ou au supermarché ou dans la file (?) A Bxl, faire la file en ligne est un concept inconnu, n’importe où et dans n’importe quelle circonstance, on ne fait p a s la file en ligne, on brouille les pistes juste pour montrer qu’on existe a v a n t l’autre (qui m’em;;m;; de parce qu’il est a u t r e que m o a, de toute façon)

    On ne fait p a s la file, on est le PREMIER. Toujours, dans les escalators, on dépasse en bousculant (pour bien faire savoir qu’on est là avec son grand « moa ») pour dépasser (pas parce que l’on est pressé) celui qui ose se trouver devant alors que c’est m o i le premier toujours et en toutes circonstances. Moi d’abord, moi toujours premier et d e v a n t et au-dessus.

    Combats de beaufs en climat tempéré. Combats de fa,chos en fait.

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