Présidence/DéFI – Discours de réélection

Chers amis,

Trois ans et trois jours.

Il y a exactement trois ans et trois jours, le 1er décembre 2019, nous étions réunis ici même pour notre dernier congrès électoral.

Un souvenir fort pour moi-même et pour beaucoup d’entre nous.

Madame Spaak était là. Elle nous manque et je veux dire aujourd’hui à quel point je pense à elle. L’hommage que nous lui avons rendu était sans conteste l’un de nos événements les plus réussis des trois dernières années – pas seulement parce que nous avons tous pu découvrir les talents d’imitateurs d’Olivier – mais aussi parce que ce fut l’un de ceux où nos coeurs ont vibré le plus à l’unisson. Je me suis demandé, ces dernières semaines, ce qu’elle aurait pensé de cette campagne interne. Peut-être, comme à l’époque des élections fédérales, m’aurait-elle pris à part pour me dire “j’ai fait quelques dîners en ville – ça va marcher, votre truc, ne vous en faites pas”. Ou peut-être n’aurait-elle rien dit, se préservant du tumulte de la campagne interne. Mais, à n’en pas douter, elle aurait soutenu de toutes ses forces le vainqueur quel qu’il fût.

Trois ans c’est peu. Surtout pour un mandat de président de parti. Et pourtant vu d’ici cela semble une éternité. Songez comme le monde a complètement changé depuis ce jour où nous étions rassemblés dans cette même salle.

Songez que, quelques semaines après à peine, la pire pandémie depuis la grippe espagnole allait bouleverser nos vies, éprouver nos systèmes de santé, blesser notre économie, fragiliser même nos démocraties – et à tous niveaux, il nous en reste quelque chose.

Songez que nous avons vu le retour de la guerre en Europe, par le bras d’une puissance impérialiste qui tente de nous imposer le droit par la force. Une guerre qui a envoyé à nouveau des réfugiés par milliers dans nos pays, mettant à l’épreuve notre solidarité entre Européens, mais révélant aussi notre incroyable dépendance militaire et énergétique vis-à-vis du reste du monde.

Songez enfin comment, entre des inondations séculaires et une sécheresse spectaculaire, ces trois années furent celles où le réchauffement climatique est définitivement sorti des rapports d’experts et tableaux de calculs pour entrer dans notre quotidien, imposant une urgence comme jamais.

Comment, mes amis, serait-il possible de faire de la politique comme avant ces événements ? C’est impossible. La décennie qui a commencé est l’une de celles où se décide le destin de plusieurs générations. C’est vrai pour l’avenir des soins de santé, des pensions, de tout ce qui fonde la sécurité d’existence. C’est vrai sur l’avenir de l’Europe et la construction de son indépendance énergétique, basée sur la modération, le renouvelable et le nucléaire. C’est vrai sur le climat, donc sur l’avenir du monde. C’est vrai pour l’avenir de notre pays. DéFI, comme le FDF par le passé, a le devoir d’avoir le courage que les autres partis n’ont pas sur ces sujets et d’être d’avant-garde. Parce que c’est à ça que nous servons: être le supplément d’âme de la politique de ce pays. Voir plus loin. Voir juste avant les autres, comme l’a un jour dit Olivier.

Bien sûr, nous serons aussi là où on nous attend. En filigrane de ces grands défis, je n’ignore pas que les trames identitaires creusent leurs sillons. Nous aurons sur notre route les excès identitaires de toutes sortes: le nationalisme flamand bien sûr, qui, s’il n’a guère trouvé d’occasion de marquer l’actualité hormis quelques poussées de nationalisme vaccinal au autoroutier, est toujours bel et bien là, prêt soit à réduire les droits de ceux qui ne pensent pas comme eux, soit à détruire notre pays, soit si possible les deux.

Il y a les extrémismes de gauche comme de droite, qui tiennent tant le haut du pavé en ces temps troublés où la simplicité voire la brutalité du message l’emporte sur la nuance. Des extrêmes qui en plus, parfois, tendent à contaminer même certains partis démocratiques. Et il y a les extrémismes religieux, toujours là également, prêts à utiliser toutes les failles de nos démocraties pour imposer leur agenda. Nous devrons continuer à faire rempart.

Je dois remercier toutes celles et tous ceux qui m’ont aidé dans cette campagne, qui m’ont soutenu en public ou en privé. Il m’est impossible de citer tout le monde, mais sachez-le: ce que vous avez accompli ici, dans l’adversité, depuis deux mois, je ne l’oublierai jamais. Je remercie et félicite ceux qui ont été élus aujourd’hui et qui feront vivre avec moi, avec vous l’action de DéFI: Pascal Freson, Fabian Maingain, Daniel Soudant et Maxime Timmerman. Mais je félicite aussi Pascal Goergen et Michaël Vossaert, non seulement pour leurs beaux scores, mais parce que nous aurons besoin aussi de leurs compétences demain, et leurs talents devront être pleinement utilisés.

Je dois aussi dire à mes adversaires démocratiques dans cette campagne que je respecte leur opinion et ai conscience que la tâche d’un président élu est de rassembler. Nous gagnerons tous ensemble ou nous perdrons tous ensemble.

Chers amis,

Malgré les tempêtes, malgré les changements de tête, malgré les conflits qui nous ont opposés durablement à des adversaires et à des partenaires, nous sommes toujours là.

Malgré trois années complètement folles qui n’ont jamais mis les sujets phares de DéFI en avant, mais qui nous ont onligé à faire nos preuves en-dehors de nos zones de confort, nous sommes toujours bien là.

Nous sommes là au gouvernement bruxellois où, parfois seuls, avec Bernard, nous défendons cette Région, ses intérêts et son avenir contre des vents contraires.

Nous sommes là au parlement bruxellois et à la fédération pour défendre nos institutions et leur avenir.

Nous sommes là avec nos trois bourgmestres et nos 200 élus locaux, à Bruxelles en Wallonie et en périphérie, pour montrer que la preuve de notre bonne gestion se fait d’abord par l’action locale, où nos compétences sont reconnues.

Songez aussi comme nous parvenons, parti courageux, souvent frondeur, à être toujours stables dans la tempête, comme le rappelle le sondage de ce week-end.

Alors, imaginez.

Imaginez où nous pourrions aller si nous étions encore plus rassemblés.

Imaginez quels sommets nous pourrions atteindre si nous ne dispersions pas nos énergies, notamment en polémiques stériles par voie de presse ou sur les réseaux sociaux.

Imaginez quelle force nous pourrions demain représenter si nous nous mettions tous en mouvement dans la même direction.

Depuis trois ans, ce que nous avions mis en place, ce sont les conditions de ce mouvement.

En 2020, et en 2021, nous avons rationalisé nos dépenses, rénové notre patrimoine et nos statuts.

En 2022, nous avons mis à jour nos idées par le biais des 5 axes programmatiques, de manière plus démocratique et participative que jamais. Et nous avons créé un nouveau site.

En 2023 et 2024, dotés de ces armes, nous passerons l’essentiel de notre temps, ensemble, sur le terrain et dans les médias pour porter nos candidats et aider nos militants.

Je sais que le meilleur est à venir. Notre âme, elle se joue dans la préservation du passé, notamment dans nos combats contre le nationalisme et pour les droits des Francophones, mais elle se joue surtout dans l’avenir et dans la réponse à apporter aux événements inouïs dont nous sommes les témoins: crise pandémique, crise géopolitique et surtout bouleversement climatique.

A partir de cet instant, fédérons toutes les énergies pour offrir aux Wallons, aux Bruxellois, aux francophones mais aussi à tout notre pays l’alternative qu’ils méritent.

Une politique qui unisse mieux les intérêts des Wallons et des Bruxellois, notamment sur leur enseignement, leur économie, leur bassin d’emplois commun.

Une politique qui continue à défendre les francophones de la périphérie, cette minorité que nous sommes les derniers à défendre activement et que nous ne lâcherons jamais.

Une politique du courage

Une politique qui assume la justice 

Une politique qui offre sa place à la liberté d’entreprendre mais ne laisse personne sur le chemin.

Une politique enfin qui défende le sens de l’Etat, qui manque tant aujourd’hui. 

Chers amis, il y a tant de citoyens qui comptent sur nous. Je le sais. Tant de citoyens qui seront nombreux à nous rejoindre à la seconde où nous enverrons le message que nous sommes rassemblés et en mouvement. Ne les décevons pas. Allons de l’avant, et partons à la conquête pour être une force porteuse d’espoir en 2024 !



Catégories :DéFI

1 réponse

  1. Félicitations, cher François!

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