J’ai interpellé ce jeudi 10 décembre la ministre des affaires étrangères Sophie Wilmès sur la situation de Julian Assange.
Nous sommes le 10 décembre, la journée internationale des droits de l’Homme. Et en cette journée des droits de l’homme, les droits d’un homme, en particulier, continuent à être bafoués par un grand pays démocratique.
Julian Assange est soumis à un régime d’isolement dans la prison de haute sécurité de Belmarsh au Royaume-Uni, dont il risque d’être extradé vers les Etats-Unis, où il pourra se trouver condamné à 175 ans d’emprisonnement.
Selon le rapporteur spécial de l’ONU sur la torture, Nils Melzer, depuis le début des procédures, ses droits sont systématiquement bafoués. Sa santé se dégrade et il présente tous les symptômes typiques d’une “exposition prolongée à la torture psychologique”. Sa vie est actuellement en danger. Si le gouvernement britannique se montre favorable à son extradition, ce seront les principes fondamentaux relatifs à la liberté des médias, la liberté d’expression et au droit du public à l’accès à l’information, qui seront menacés.
L’urgence de la situation est donc qu’il faut faire bénéficier à Julian Assange la protection en tant que journaliste et reconnaître cette qualité de journaliste et pas de lanceur d’alerte.
La Belgique est connue pour sa Constitution qui protège de manière étendue la liberté d’expression ainsi que la liberté de presse, en conséquence. Depuis 1830 nous avons accueilli de nombreux journalistes et littérateurs, quelles que furent leurs idées.
J’ai demandé ceci:
- La Suisse a réitéré son appel aux autorités britanniques de ne pas l’extrader vers les Etats-Unis en raison de « graves problèmes de droits de l’homme » dans ce pays, est-ce que la Belgique compte également exprimer son inquiétude au gouvernement du Royaume-Uni ?
- Comment le gouvernement belge réagit-il face aux conditions de détention de Julian Assange?
- Est-ce que le gouvernement serait prêt à lui accorder un visa humanitaire ?
- Enfin, l’UE a adopté en octobre 2019 une directive sur la protection des lanceurs d’alerte, à transposer par les Etats membres, est-ce que la Belgique souhaite réellement avancer sur le statut de ceux-ci?
La ministre a répondu de manière très prudente en rappelant que le Royaume-Uni était un état de droit respectueux de la Convention européenne des droits de l’homme; elle a cependant convenu que le régie d’isolement imposé à Assange posait question dans sa dureté. Elle n’a pas non plus exclu d ‘aborder la question de manière bilatérale avec son homologue britannique.
Une réponse bien trop timide, hélas, au regard des enjeux et de l’urgence : le 4 janvier la justice britannique enverra au gouvernement de son pays un avis sur une probable extradition. Il faut continuer à faire pression.
Catégories :DéFI
Je fais pression….je fais pression mais j’espère que ça servira à quelque choses merci pour lui. Daniel
Il n’y a jamais de causé désespérée. Il faut aussi s’adresser à Joe Biden pour que la nouvelle donne survenue aux États-Unis abandonne mette enfin un terme à cet ignoble supplice en mettant un terme à leurs poursuites contre Assange
Amnesty international a-t’-il réagi? Merci pour votre réponse. Bien à vous. Martine Van Laethem